Oracle Musical a été diffusé sur JetFm 91.2 à Nantes, saison 2018-2019. Cette chronique est une version radiophonique du dispositif d’Oracle Musical. La date de diffusion est questionnée et analysée pour être le sujet de recherches dont la chronique en devient l’état des lieux. La matière parlée peut être un texte, un poème, une chanson, des dialogues de film ou encore une composition. La musique provient de cette recherche, soit par analogie, soit par tirage, les notes sont lues dans le ciel. L’enregistrement est effectué en une prise afin de conserver le caractère du direct.
Nous sommes vendredi 28 septembre 2018, et maintenant ?
Catapultés dans un espace-temps hypothétique sidéral,
la matière pense, le son s’exprime, et les mots raisonnent.
Il est question de produire une question.
Enquête holistique au travers du prisme des éléments que compose un instant.
L’instant est l’épisode numéro un.
Le point de départ est la réalité.
Il sera question de Lune.
Il sera question d’aujourd’hui.
Comme un pont entre plusieurs mondes,
ce 28 septembre 2018 nous plongera le 28 septembre en 1905.
Le jour où Albert Einstein et de relativité restreinte.
Dans ses principales manifestations naturelles, le bleu s’offre au regard et se refuse à la main. Un regard s’emplira de la profondeur d’un ciel d’azur, il s’émerveillera devant les reflets bleutés jouant dans les cristaux de neige, il réagira à la candeur ou à la froideur d’un œil bleu. La main n’atteindra jamais le bleu du ciel, le bleu de la mer, le bleu des yeux. Couleur de l’infini, le bleu est, de ce fait, celle du mystère. C’est la couleur d’un vide plein de rien. Plein de tout ce qui est inaccessible aux lois sensibles du monde manifesté. Il est la marque d’un univers dont l’approche requiert l’abdication préalable des repères sensoriels. Comme le ciel bleu ou la mer qui ouvre les horizons, le bleu et toutes ses nuances sont étroitement liées au rêve, à la sagesse et à la sérénité.
Comme dans un film, la séquence s’achèvera en quelque sorte comme elle a commencé : le générique de fin sur fond de lourd rideau de velours bleu, qui remue doucement, au ralenti.
« L’Oracle d’aujourd’hui sera le rêve d’un rêve raconté : Un rêve rouge »
Mars est l’une des cinq planètes visibles à l’œil nu. Ainsi, dans l’antiquité déjà, les romains avaient constaté dans le ciel la couleur rouge si particulière de la quatrième planète du système solaire. Une planète rouge comme la rouille.
Que résonnent le roulement des tambours, que s’accélèrent les battements de cœurs, que dévalent les laves incandescentes, que le feu et le sang, que le rouge se répande sur les décors du rêve : voici l’explosion du ressentir. Le rouge, à la fois les forces imparables de la vie et de la mort, l’engagement, l’implication dans la vie, le soldat qui meurt, le nouveau-né qui crie, qui est rouge de toute la puissance de son cri, de la rage de vivre, de la colère de vivre. Le rouge, c’est le sang qui rythme la vie, le cœur qui bat, le cœur qui aime, le cœur qui saigne, la passion, l’énergie libérée, la violence. Le sens de chacune des couleurs de base, dans l’imaginaire, se trouve éclairé, quand ce n’est pas révélé, par une autre couleur. Cella-là prend rang d’association dominante, joue le rôle d’opposant et, donc de faire-valoir. Il en est ainsi du noir pour le blanc, du blanc pour le rouge, du rouge pour le bleu.
Dans le collectif de l’atmosphère,
les vents participent à une danse.
De l’ouest et des océans,
du nord et du ciel étoilé,
du sud et du soleil ardent,
de l’est et des montagnes sacrées.
Dans un monde où la succession devient langage.
Un Oracle océan.
Comme le murmure du vent à travers les vallées et les forêts,
les solitaires pensées de vagues qui susurrent tout bas.
Pour un monologue océanique intérieur.
Et maintenant, dites-moi, Muses, habitantes de l’Olympe – car vous êtes, vous, des déesses : partout présentes, vous savez tout ; nous n’entendons qu’un bruit, nous, et ne savons rien. » (Iliade, II, 485-486.)
Les muses font connaître les événements d’un temps originel, un temps poétique : c’est le temps des héros. Pour qu’elle devienne vérité, la parole poétique est indissociable des muses et de la mémoire, et l’aède ne peut lui opposer son propre savoir. Gages de vérité, leurs voix à l’unisson inspirent l’artiste, elles qui, échappant à la temporalité humaine, voient ce qui est, ce qui sera, ce qui fut.
Nous sommes le 23 novembre 2018. L’axe de la Terre est incliné par rapport au plan orbital de 23,5 degrés. Il y a 23 chromosomes dans une cellule humaine germinale. Chaque cellule somatique humaine comporte 23 paires de chromosomes. Comme le 13, le 23 est parfois considéré comme un nombre de la malchance. 23, c’est le nombre de coups de couteaux qu’aurait reçu Jules César avant de mourir. Dans le début du XXe siècle, aux États-Unis, 23 signifiait en argot déguerpir, quitter un endroit. D’après certaines croyances en France, le 23 est considéré comme puissant, voire malin. Le nombre sacré d’Éris, déesse de la discorde, est le 23.
Propulsé dans un contexte sombre et inquiétant, l’homme poursuit sa quête de la Vérité. Afin de dissiper le mal, il va être question de d’affronter la figure mythique du dragon monstrueux.
30, c’est le nombre de lunes de la planète Saturne.
C’est le numéro atomique du zinc, un métal de transition.
C’est aussi le nombre de pièces d’argent pour lesquelles Judas trahit Jésus.
Le concept de trahison sera traité comme une action non traduite fidèlement, déformée, dénaturée. Dans la poursuite du voyage au pays des ténèbres, au moment où l’épisode précédent se termine face aux trente serpents, transformés en superbes femmes, un doux parfum fantasmagorique se dégage de l’image de charme qui se révèle en illusions.
La vision se trouble, l’horizon se renverse, et la caverne se dissipe.
Le triangle est le symbole du passé/présent/futur, de la naissance/vie/mort, du corps/esprit/âme, du matériel/mental/spirituel, de l’humain/terre/ciel, de la sagesse/force/beauté, physique/émotif/intellectuel, cardinal/fixe/mutable, longueur/largeur/hauteur, foi/force/fécondité, femme/homme/enfant, père/fils/saint-esprit, petit/moyen/grand, et du matin/midi/soir.
Il s’agit donc de pénétrer dans un labyrinthe symbolique à trois dimensions, dans un espace virtuel et dans un temps sacré qui, par rapport aux conditions habituelles de l’entendement, se trouvent situées de l’autre côté du miroir. Cet ailleurs qui se situe dans le monde du rêve est l’image inversée qui mène à l’éveil, comme le songe mène à la veille, si bien que, par un reversement des valeurs, c’est le monde de l’état de veille qui devient onirique et dont il convient de tenter de s’éveiller.
Aujourd’hui, lundi 3 décembre, le 3 sera signifié par le triangle.