Le mortel sacrifice de la force, c’est l’indécision du fou.
Bienvenue sur terre, bienvenue dans le royaume, bienvenue à la maison.
La Terre est le seul royaume.
Point de départ et d’arrivée.
Initiatrice et dépravatrice.
Vu de loin, une petite boule bleue inerte.
Vu de près, un fourmillement infernal.
La Terre est l’abri du vivant comme du mort,
Du nouveau-né et du sénile, du fou et du sage.
La Terre n’a pas de condition, elle n’attend rien, elle reçoit tout.
De l’eau, beaucoup d’eau, de l’air, énormément d’air, et un petit peu de feu, la vie.
Et c’est pourtant le vivant qui fait le plus parler de lui.
Il génère, il crée, il observe, disloque et détruit.
Destiné à mourir, le vivant est animé par un instinct :
Survivre, sinon pourquoi vivre ?
Survivre, mais aussi épandre.
Des graines, des fruits, des progénitures ou de l’art.
Le vivant se répand.
Nous allons donc nous répandre.
Par un scandement venant du royaume pour le royaume.
Monologue fait de phrases
Locutions faites de mots
Construites avec des lettres
Venant du ciel
Tournoyer sur la terre.