Ce siècle avait deux ans
Le 3 mai 1324, de riches bourgeois organisent une joute poétique entre troubadours, trouvères et ménestrels de tous pays. Ainsi naît le premier concours de poésie d’Europe, sinon du monde. Pour donner corps à leur initiative, les organisateurs du concours de poésie offrent une violette d’or au gagnant, et se baptisèrent tour à tour Compagnie du gai savoir, puis les Jeux Floraux. Ce siècle aura deux ans et partout, on s’apprête à célébrer le bicentenaire de la naissance du poète. Dans l’antre de l’Académie, à l’abri dans une dépendance de l’hôtel d’Assézat, c’est sans emphase que les vieux académiciens ont remis la main sur le texte qui avait fait de Hugo adolescent, le favori des jeux floraux.
La société savante toulousaine était donc la première à reconnaître les talents du poète. Victor Hugo sera toujours reconnaissant à tel point que lorsqu’il se vit, sous le Second Empire, refuser l’entrée à l’Institut, le poète déclama pour sa défense : « Toulouse la romaine, où dans des jours meilleurs, j’ai cueilli tout enfant la poésie en fleurs ».